Phase A - Sur la "la place à danser" en terre battue du village, on a dressé une borne de pierre. C’est l’autel (la "thymélè) " sur lequel on commence à boire et sacrifier . . . un bouc (et non un enfant).
Puis suivant le degré d’ivresse des participants, on célèbre soit le culte barbare, majestueux et farouche du dieu souffrant (embryon de la Tragédie, qui signifie "chant du bouc"), soit sa parodie admise par le dieu de la joie de vivre, avec transport d’énormes phallus en bois, ânes qu’on chevauche, etc . . . (embryon du Drame Satyrique).
Dans les deux cas, piétinant en cadence, psalmodiant ou braillant des chants sur Dionysos, le village se met à tourner autour de l’autel.
Phase B – L’anneau tournant des chanteurs/danseurs ("choreutes") s’est réduit aux 40 ou 50 gars du village les plis doués. Le village massé en un second (et plus grand) anneau, fixe, les regarde. Les plus inspirés des " choreutes " improvisent. Et leur improvisation est reprise par tous.
Phase C – Un choreute, plus inspiré par le vin que les autres, grimpe sur l’autel et y improvise seul. Il devient coryphée, chef de chœur. Tout s’immobilise, puis le chœur lui répond en se remettant à tourner, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre.
C’est le "chœur cyclique". Aux "couplets" du coryphée répond le "refrain" du cœur.
Phase D – Une table est placée près de l’autel. Le coryphée y saute ("saltare in banco" qui signifie saltimbanque) peut y gesticuler à l’aise.
Il dialogue en chantant avec le chœur, mais sa "partie", son improvisation, s’hypertrophie : c’est le Dithyrambe (récit chanté des épisodes variés de la légende du dieu, de ses "aventures" . . . ).
Des "vedettes" parmi les coryphées s’affirment. Certains villages deviennent fameux pour la qualité de leur "spectacle".